[LC] Hitler, mon voisin de Edgar Feuchtwanger

Publié le par B.

[LC] Hitler, mon voisin de Edgar Feuchtwanger

Editions : Michel Lafon
Pages : 290
Format : broché
Date de sortie : Août 2014


Résumé : Agé de 5 ans, Edgar Feuchtwanger, fils unique d'un éditeur juif, a une enfance heureuse dans la ville de Munich. C'est un petit Allemand insouciant, choyé par ses parents et sa nounou, lorsque Adolf Hitler, chef du Parti national socialiste, s'installe dans l'immeuble d'en face. En 1933 se brise le bonheur de cette vie sans nuage. Hitler est nommé chancelier. Les parents d'Edgar, déchus de leurs droits de citoyens ordinaires, tentent de protéger leur fils des humiliations.
A l'école, sa maîtresse lui fait dessiner des croix gammées, ses camarades rejoignent les jeunesses hitlériennes. Depuis sa fenêtre, en regardant de l'autre côté de la rue, Edgar va assister à la préparation de la Nuit des longs couteaux, de l'Anschluss et de la Nuit de Cristal. Les Juifs sont arrêtés, son père est enfermé à Dachau où il connaîtra la peur, le froid et la faim. En 1939, Edgar est envoyé seul en Grande-Bretagne et il y construira sa vie.
Dans ce récit, Edgar Feuchtwanger redonne vie à ce petit garçon en sursis dans les rues de Munich des années 193
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Mon avis : J’ai lu ce livre pour deux occasions, celle du challenge des book-a-holics et en LC avec ma petite Eole. Je vous conseille d’ailleurs d’aller lire sa chronique, de visiter son blog, vous allez y trouver de petits trésors. Ce livre, j’ai craqué pour lui à la vente privée Michel Lafon sans même lire totalement la quatrième de couverture. Je suis passionnée par la seconde guerre mondiale, elle m’effraie tout autant qu’elle me fascine et je lis tout ce qui peut se rapporter à cette période effroyable.


En 1929, Edgar a 5 ans, il mène une vie qu’il semble adorer, entouré de son père, directeur d’une maison d’édition prospère, sa mère, sa nurse et ses oncles et tantes. La vie est faste et pleine de joies. Mais un nouvel habitant prend ses quartiers juste en face de la maison de Feuchtwanger et il s’agit ni plus, ni moins d’Adolf Hitler. Il est déjà connu du public car « Mein Kampf » est au plus haut de ses ventes et l’un des oncles d’Edgar, Lyon a écrit le seul livre qui se vend un peu plus. Edgar a bien conscience qu’Hitler est le nom sur toutes les bouches mais il est trop jeune pour mesurer ce que les adultes mettent comme connotation derrière. Pourtant, il est attiré par ce personnage qui semble illustre et craint, parfois haï, il l’observe par la fenêtre et au fil des ans, imagine de plus en plus, ce qu’il fait de l’autre côté de la route.


Le temps passe, le père de notre jeune narrateur est visionnaire, il sait dès 1930 ce que Hitler est capable de faire car il a particulièrement analysé son livre et observé son comportement. Edgar nous raconte au plus près, la montée du nazisme telle qu’un garçon la voit, un garçon qui se pensait protégé, à l’abri. Il est aussi l’obsidienne des adultes qui l’entourent et de quelques autres enfants. Nous côtoyons les promenades en Bavière, à Berlin, dans Munich et les meurtres, les restrictions, les ignominies, les arrestations, les exils… C’est extrêmement troublant.


L’auteur réussit à retrouver son âme d’enfant pour les premiers chapitres et son récit, comme l’Histoire, se pare d’un voile noir au fur et à mesure qu’il grandit. Le livre est relativement court pour les dix années les plus chargées du 19ème siècle, je le déplore un peu mais il est tellement bien fait ! Vivre à travers un enfant allemand, à proximité du siège du parti NAZI ce que nos ancêtres ont vécu est toujours émouvant. Les points que je retiens c’est ce sentiment dont nous fait part Edgar de la dépossession de sa nationalité, de ce qu’il est. Il y’a également, l’aberration des réactions de l’Angleterre et de la France qui mettent des années avant de déclarer la guerre. Daladier et Chamberlain ont peut-être été eux aussi bluffés par « l’aura » de Hitler, qui sait ?


Les passages cités de « Mein Kampf » servent chaque chapitre et nous permettent, pour ceux qui ne l’ont pas lu ou étudié, de mesurer la mégalomanie de celui qui fut le Fürher, l’absurde qu’était son monde et qui a toutefois, convaincu les foules. C’est vraiment très intéressant de comprendre l’avant-guerre d’un point de vue bien précis. En Allemagne, les hostilités ont commencé bien avant 1939 et ce roman nous en fait prendre bien conscience.


Je vous le conseille pour notre devoir de mémoire et car il est vraiment accessible, autant au niveau du contenu que de la fluidité de l’écriture.

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C
J'aime comme toi la seconde guerre mondiale en revanche j'ai réellement du mal à y lire des récits ou voire des films. Souvent trop poignant et moi trop sensible ! En tout cas merci pour ta chronique et la découverte de ce roman :)
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B
Je t'en prie. Justement celui-ci est une réflexion mais il n'y a aucun passage "hard" :)
M
ahah je l'avais déjà repéré, lorsque tu en avais parlé, j'attendais ta chronique, et hop dans ma wich ^^
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B
Ah la coquine :p Tu fais bien en tout cas !