La revanche du petit juge de Mimmo Gangemi

Publié le par B.

La revanche du petit juge de Mimmo Gangemi

Editions : Seuil

Pages : 347

Format : Broché

Date de sortie : avril 2014

Résumé : La Calabre, de nos jours. Giorgio Maremmi, substitut du procureur, est assassiné peu après qu'un prévenu l'a menacé de mort en plein prétoire. Son ami et collègue Alberto Lenzi, dit « le petit juge », décide de le venger. Mieux connu pour ses conquêtes féminines et sa gourmandise que pour son ardeur au travail, Lenzi se révèle un enquêteur tenace et audacieux. Son principal indicateur, don Mico Rota, boss local de la 'Ndrangheta, est emprisonné à vie mais rien ne lui échappe. De sa cellule, il continue à défendre l’honneur de la « famille ». Il s'exprime curieusement, par le truchement de symboles obscurs et de paraboles colorées, mais pour qui sait entendre entre les lignes... Lenzi le peut, apparemment, et, mettant sa carrière en péril, il s’acharne à faire la lumière sur un scandale qui dépasse de loin la criminalité mafieuse habituelle.

Mon avis : J'avais un petit peu peur à la lecture du résumé car je ne suis pas fan des histoires de mafia, j'ai toujours peur qu'elles se transforment en mauvais roman noir, alignant règlements de comptes, initiation d'un petit jeune ou poursuite en voitures. Oui je sais, j'énonce plusieurs stéréotypes...Quoi qu'il en soit, mes craintes ont été très vite apaisées et j'ai trouvé ce roman policier au contraire très fin.

Un petit juge indolent, Alberto Lenzi se voit confier une affaire qui paraît sans importance, presque résolue. En Calabre, de nos jours, Giorgio Maremmi, substitut du procureur, est retrouvé mort, assassiné. Peu de temps avant il a fait condamner un prévenu lié à la mafia italienne, le condamné le menace à la fin du procès. Le procureur en charge de l’affaire de la mort d’un de ses collègues, persuadé que l’on tient le coupable confie donc l’affaire au “petit juge”, soi-disant bien nommé pour son incompétence. Tout est déjà résolu, inutile selon lui, de faire appel à quelqu’un de plus coriace.

Mais dans ce pays calabrais, soumis à la mafia locale, la “ndrangheta”, rien n’est simple. Alberto Lenzi va se révéler être un juge, pour une fois, courageux et tenace. Il va faire de Mico Rota, le patron de la “ndrangheta” son indicateur à la fois précieux et retord. Celui-ci va l’aider, de sa cellule en prison, à résoudre cette affaire complexe où les meurtres s’accumulent. Pas question de lui mâcher le travail, Rota ne lui donne que des énigmes à décortiquer pour avancer. Rota ne fait nullement preuve de compassion, il distille des informations dans l’unique but de blanchir son organisation frauduleuse.

En dehors de l’intrigue, habilement conduite par l’auteur, on découvre une Calabre pittoresque, pleine de charmes. Et on découvre aussi un pays où la mafia règne en maître, où la corruption est reine, où on joue avec les déchets polluants, où les règlements de compte s’enchaînent, où la Justice est souvent bafouée, où les mafieux copinent avec les politiciens véreux. Les enquêtes du petit juge vont se poursuivre pour le plus grand plaisir du lecteur malgré la bizarrerie dont il peut faire preuve, à contrario de la sympathie qu’il dégage parfois.

Mimmo Gangemi réussit dans ce polar à faire ressortir le meilleur d’un homme connu pour sa flemmardise, son désintérêt pour son travail. Il utilise les codes chers à des Sherlock Holmes ou des Hercule Poirot pour rendre l’enquête subtile malgré la violence qui sert de toile de fond.

Publié dans Thriller

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B
J'étais passee a coté de celui-la il a l'air bien
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B
Il sort des sentiers battus :)