Delirium T1 de Lauren Oliver
Editions : Hachette
Collection : Black Moon
Pages : 4
Format : Broché
Date de sortie : 2 février 2011
Résumé : Lena vit dans un monde où l'amour est considéré comme la pire des maladies.
Un monde où tous les jeunes subissent à leur majorité une opération du cerveau pour être immunisés.
A quelques mois de ses dix-huits ans, Lena aspire presque à subir à son tour tout le Protocole car depuis toujours amour rime pour elle avec souffrance et danger.
Jusqu'à ce qu'une rencontre inattendue fasse tout basculer.
Mon avis : Ce livre m'a fait passer par un nombre important de sentiments divers : perplexité, colère, tendresse, frayeur...et pour cette raison, il m'a surprise et j'adore ça ! J'avais eu des échos plutôt négatifs sur cette trilogie, surtout le second tome, ce qui me crispe un peu mais pour ma part, mon avis sera totalement positif pour ce premier volet
A Portland où elle a grandi, Magdalena dite Lena attend comme tous les moins de 18 ans de pouvoir être soignée par le Protocole. Dans cette version futuriste de la ville (on ne sait rien du reste du monde), le fléau ultime à venir à bout c'est l'amour. Le pire des maux car il fait souffrir, empêche de réfléchir rationnellement. Lena vit chez sa tante Carole car le Deliria a déjà frappé dans sa famille, sa propre mère a subi trois fois l'intervention du Protocole et n'a pourtant été guérie de l'amour qu'elle portait à son mari. Elle s'est donc suicidée.
Lena est à présent persuadée que sa famille porte un gêne néfaste qui pousse à la folie car on ne peut annihiler leurs sentiments d'amour, or le Gouvernement a pris des années pour enseigner que l'amour est dépourvu de raison et que seule la raison peut éviter les guerres. Lena n'en peut donc plus d'attendre ce sevrage qu'elle espèrera salvateur. Le jour dit sa meilleur amie lui souffle à l'oreille une phrase qui la déstabilisera beaucoup par la suite. Mais c'est surtout sa rencontre avec Alex, un jeune homme qui provoque en elle une réaction qui l'effraie : il l'attire ! Elle pense qu'elle va devenir comme sa mère et hésite à céder à ses sentiments, à la rébellion amorcée par Anna.
On pourrait penser qu'il s'agit d'une dystopie un peu mièvre qui parle de l'amour comme d'un mal à pourchasser, une réaction humaine que nous avons tous un jour ou l'autre par souci conscient ou inconscient d'auto-protection. Mais ce premier tome que Lauren Oliver nous livre est grave, révoltant. Elle a imaginé, façonné une héroïne des plus transparentes. Une jeune fille de 17 ans bien dans les rangs, orpheline recueillie qui se fie à ce qu'elle pense être une vérité absolue, une maladie qui ne peut que la détruire. Bien sûr, si son histoire nous est contée c'est qu'un changement va s'opérer dans sa vie. Elle va expérimenter le fruit défendu dans un pays où les naissances sont contrôlées, le couvre-feu établi et le conditionnement du cerveau, une technique perpétuellement améliorée.
La peur mais surtout l'ouverture de son horizon par Alex et Anna vont la faire grandir, réfléchir. Lena va découvrir que la vérité n'est pas celle qu'on lui inculque depuis que sa mère a disparu, que l'amour est un sentiment qui rend aussi heureux et que mêmes les douleurs qui lui sont forcément rattachées, peuvent se surmonter. Petit à petit, notre petit oisillon va devenir un aigle et s'échapper.
Ce qui pousse à se foutre en pétard ? C'est voir ces couples vivre ensemble parce qu'ils sont "compatibles" sur le papier, ces parents à peine considérer leurs enfants, ce gouvernement qui répand la mort (bon ça encore) pour "acte illégal d'amour" Mais alors je vous assure que j'espère lire le tome 2 très vite.